Randonnée du mardi 3 juin 2014 Sentier Marianne
Distance 23 km
Denivelé + 900 m
Animateur François
La carte
le profil
A Arcenant, vous pouvez faire le malin en jurant que vous sentez des arômes de fruits rouges comme devant un bon verre de pinot noir. Certes, on est bien dans l’AOC des Hautes Côtes de Nuits et on longera quelques vignes en s’élevant au-dessus du village. Mais Arcenant est surtout le pays d’autres fruits rouges que le raisin, le cassis en particulier, que deux cassiculteurs proposent en crème, ingrédient de base du kir ! Et si on oublie cette vocation, des blaireaux se chargent de nous baliser le sentier de déjections pleines de noyaux de cerise !
Bienvenue en arrière-côte, cette contrée plutôt austère, mangée par la forêt et taillée de combes dans le calcaire. Notre itinéraire devient très plaisant lorsqu’il passe en corniche d’une petite falaise, notamment au Trou du Duc (pas de mauvais jeu de mots : il s’agit de l’ancien repère d’un hibou grand duc), cavité creusée par l’eau et située sous le belvédère.
Voilà un circuit bien conçu pour qui a oublié son pique-nique : à Bouilland, on débouche dans le village juste à côté de l’Auberge Saint- Martin (et plus loin, l’Hostellerie du Vieux Moulin). Et si c’est juste pour siroter, il y a un bistrot en face ! La possibilité de boire un coup en terrasse constitue l’un de ces petits plaisirs qui épicent toute randonnée !
Parmi les centres d’intérêt du circuit, les ruines de l’abbaye Sainte-Marguerite, notamment de l’église abbatiale. L’abbaye fut fondée au début du XII e siècle par les chanoines blancs, ordre créé pour secourir les malades de la grande peste de 1089. Elle fut placée sous le patronage de sainte Marguerite parce que les sires de Vergy, bienfaiteurs des chanoines, avaient ramené de croisade des reliques de Marguerite, vierge martyre d’Antioche, la tête en particulier. Le site ne se visite que sur rendez-vous avec la propriétaire Philippe Roelandt (03.80.26.15.23).
Le retour vers Bouilland nous en offre une autre vue, plus spectaculaire avec l’éperon du Châtelet. Pendant la nidification printanière du faucon pèlerin, rapace rare nichant sur les vires des parois, ces falaises sont interdites à l’escalade. Les falaises de Bouilland comptent parmi la vingtaine de sites de Côte-d’Or qui font l’objet d’un arrêté de protection du faucon pèlerin. Le hibou grand duc – qui est le prédateur de ses oisillons – niche aussi dans les parois. La Combe à la Vieille (où l’on passe après avoir arpenté une partie de la corniche du Châtelet) fait directement référence à un ancien nom du grand duc (la vieille).
Au moment de redescendre sur Arcenant, le sentier passe le long du site gallo-romain de l’Ecartelot, en forêt. Sans doute un site commercial important (entre val de Saône et vallée de l’Ouche), agricole aussi, qui a fonctionné entre les I er et III e siècle ap. J.-C.. Il est remarquable par son réservoir d’alimentation en eau d’un type inédit, avec filtrage au charbon. Le tuf déposé sur les pierres de paroi atteste qu’il a servi assez longtemps.
On est aussi là dans un ancien haut lieu du Maquis en 1944. Plus bas, le sentier passe devant le puits Groseille (grillagé) ainsi appelé en référence aux groseilliers sauvages qui poussaient dans la combe. Arrivé en bas, admirez la limpidité de l’eau de la Doua (forme locale de « Douix » qui signifie résurgence. Elle est alimentée par un lac souterrain dont le puits Groseille est l’exutoire. Par fortes pluies, l’eau ressort par le puits. Elle alimente le Raccordon, le petit ruisseau que l’on suit jusqu’au village. Il est même arrivé parfois que l’amorçage d’un siphon vide le lac brutalement, le Raccordon grossi allant inonder Nuits-Saint-Georges.
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